Du grand spectacle, du suspense et de l’émotion : la rencontre au sommet a tenu ses promesses. A l’heure où Barcelone et Manchester s’affrontaient pour la suprématie continentale du football, Ségolène Royal et Martine Aubry jouaient côte à côte, et sous les mêmes couleurs, hier, à l’occasion de la dernière ligne droite de la campagne européenne du PS, lors d’un meeting à Rezé, près de Nantes. Une première pour les deux finalistes du congrès de Reims, qui n’avaient pas fait tribune commune depuis cette confrontation. Et, du coup, un modèle d’organisation technico-tactique.
«Petit cadeau». Entrée «à l'américaine» des deux compétitrices, en vestes blanches total raccord, après un tête-à-tête de vingt minutes dans la loge. Traversée de la salle, main de «Martine» sur le bras de «Ségolène». Et assaut, voire avalanche d'amabilités. «Ma chère Martine, notre première secrétaire», a lancé Royal, avec le sourire, à la «chef du Parti socialiste», dont elle sapait consciencieusement, aux lendemains du congrès de novembre, la légitimité élective. Puis de clamer «le bonheur de se retrouver ce soir, à côté de toi, Martine, vaillante et opiniâtre». L'intéressée lui a retourné le compliment, évoquant leur «sororité en politique, et peut être plus», et assurant : «Je voudrais dire à Ségolène le bonheur que j'ai à être à ses côtés pour défendre l'essentiel.» Avant de se fendre un «petit cadeau» : une statue