Omar Bongo est très malade : circulez, il n'y a rien à dire. Signe de fébrilité à Libreville, les autorités du Gabon veillent à maintenir le secret le plus épais sur l'état réel du président Bongo, hospitalisé depuis début mai à Barcelone, officiellement pour un «bilan de santé». Ces derniers jours, elles ont multiplié les manœuvres d'intimidation, alors que - selon des sources bien informées - le doyen des chefs d'Etat africains serait dans un état préoccupant. Agé de 73 ans et au pouvoir à Libreville depuis 41 ans, il souffrirait d'un cancer.

Deux publications satiriques gabonaises viennent d'être suspendues pour six mois pour avoir servi de «relais de la presse étrangère, devenant ainsi des supports locaux de désinformation et d'intoxication». Libreville a aussi adressé une sévère mise en garde à Radio France internationale (RFI) et à Canal satellite, accusés de diffuser des «informations non officielles et alarmistes». Enfin, deux journalistes travaillant pour France 24, pourtant munis d'un visa, ont été refoulés à l'aéroport de Libreville.

L'association Reporters sans frontières (RSF) estime au contraire qu'il est «dans l'intérêt de la population d'être informée de la santé de son président et des conséquences politiques que pourrait entraîner une vacance du pouvoir». En attendant le retour hypothétique du chef, le ministre de la Défense et fils du Président, Ali Bongo, s'active dans la coulisse.

Ce black-out nourrit toute les rumeur