C'est sa première «surprise parti». Et certains camarades, à cette occasion, lui feraient volontiers sa fête. Six mois après son installation à Solférino, Martine Aubry passera, le 7 juin, son premier véritable test de première secrétaire. Le seul qui vaille dans ce parti d'élus qu'est le PS : celui du suffrage universel. Et, alors que les sondages s'effritent lentement mais sûrement (l'un place le PS sous la barre des 20 %), la patronne du parti semble déjà se prémunir contre un possible accident électoral. Et met en avant ses six mois de réfection du parti, entre «la préparation des élections européennes et la remise au boulot» : «Je ne dis pas qu'en six mois nous sommes devenus le parti phare de l'espoir des Français. Mais si on n'avait pas fait ce boulot, on serait sans doute à 14 %, comme Rocard. Et si on fait entre 20 % et 22 %, c'est le score qu'on a fait quand Jospin était au top…»
Turbulences. L'objectif, pourtant, s'avère bien trop modeste aux yeux de plusieurs dirigeants. Qui préféreraient voir le PS arborer une belle tête de vainqueur plutôt que d'anticiper d'éventuelles turbulences lors du conseil national, le 9 juin. «Ce n'est pas respectueux des militants, s'emporte Razzy Hammadi, secrétaire national. Ces déclarations du type "21 %, c'est bien" ont un effet négatif. On est dans la justification par avance du score en interne plutôt que dans la recherche du meilleur résultat.» François Lamy, bras droit d'Aubry