Le procès de cinq pirates somaliens, qui s'est ouvert le 18 mai à Rotterdam, a donné lieu à une polémique assez cocasse. «Il n'est pas question que des Somaliens arrêtés pour piraterie puissent mener une vie tranquille dans une prison néerlandaise», s'est énervé Maxime Verhagen, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, irrité par la couverture donnée au procès. Le quotidien De Volkskrant a en effet titré sur l'inhabituelle satisfaction des inculpés. Les cinq pirates n'ont aucune peur des peines encourues - jusqu'à douze ans de prison. L'un d'entre eux, âgé de 24 ans, a même fait savoir qu'il souhaite rester le plus longtemps possible aux Pays-Bas, fut-ce en prison, un environnement qu'il juge bien plus «sûr» et confortable que son pays natal.
Les premiers pirates somaliens à comparaître devant la justice occidentale sont accusés d'avoir voulu détourner le Samanyolu, un navire battant pavillon néerlandais, le 2 janvier dans le golfe d'Aden. Ils ne nient pas être des pirates, mais voudraient faire croire à un rocambolesque malentendu en haute mer. Ils disent avoir subi une panne de moteur pendant trois jours, l'engin ayant subitement redémarré lorsqu'ils ont croisé la route du Samanyolu, qui les aurait attaqués alors qu'ils demandaient de l'aide. Les pirates expliquent qu'un cocktail Molotov a été lancé dans leur bateau, les contraignant à se jeter à l'eau. C'est une frégate danoise, alertée par le Samanyolu, qui les