A une semaine des européennes, les pirates suédois sont aux portes de Strasbourg. Les derniers sondages créditent le Piratpartiet de plus de 5 % des intentions de vote, soit plus que les 4 % requis pour décrocher un siège au Parlement européen. Selon l’institut Demoskop, la formation, créée en 2006, arriverait même en troisième position en Suède, derrière les sociaux-démocrates et les modérés du Premier ministre, Fredrik Reinfeldt. Une percée qui pourrait bien constituer l’événement de ce scrutin, à l’issue d’une campagne bien terne.
Brevets. Rick Falkvinge, président et fondateur du parti, veut y croire : «Les citoyens commencent à se réveiller. Ils s'opposent au contrôle que certains hommes politiques et entreprises bien établies veulent exercer sur Internet.» C'est ce que leur propose le Piratpartiet : «la suppression de la propriété intellectuelle et le libre-échange des connaissances et de la culture». A la trappe, par exemple, les brevets, «qui ne font que permettre aux grosses entreprises d'exclure les petites du marché». Lors des législatives de septembre 2006, la formation n'avait remporté que 0,6 % des voix. Depuis, elle a mobilisé, chez les jeunes notamment. Les adhésions ont afflué après le 17 avril et la condamnation, par un tribunal suédois, des quatre fondateurs du site de téléchargement The Pirate Bay, à un an de prison ferme et 30 millions de couronnes (2,8 millions d'euros) de dommages et intérêts. En quelques jour