C'est une bataille menée au nom d'une certaine idée de la chose publique. Fort de ses 600 000 exemplaires quotidiens, La Repubblica, qui n'a jamais caché ses engagements ni son ancrage progressiste, fut le premier à sortir l'histoire de Noemi et il continue à poser les questions qui fâchent sur les liens entre la jeune femme et l'homme d'affaires le plus riche du pays redevenu président du Conseil l'an dernier.
Incandescent. Le camp berlusconien s'indigne de ces attaques contre «la vie privée». «Comment peut-on parler de vie privée alors que Silvio Berlusconi a mélangé public et privé jusqu'à les confondre et que sa biographie transformée en programme électoral a été expédiée au domicile de 50 millions d'Italiens», rétorque Ezio Mauro, directeur de La Repubblica soulignant dans un éditorial que le refus du président du Conseil d'apporter des éclaircissements ressemble «à une fuite et représente un fait politique, un handicap dans le leadership, une ombre sur les institutions quelle que soit la chose cachée et même s'il ne s'agit que de son incapacité à accepter de s'expliquer sur les côtés obscurs d'une affaire évoquée dans toute la presse mondiale».
Le débat est devenu de plus en plus incandescent au fil des jours. «Ce n'est pas la première fois que ce thème de la manière d'être de Silvio Berlusconi apparaît sur le devant de la scène mais jamais la politique et le "corps du roi" n'étaient mêlés aux cancans les