Toute l'année sa tombe est ornée de fleurs fraîches. Mais les couronnes d'œillets rouges la submergent tous les 15 janvier pour la commémoration de son assassinat en 1919 en même temps que celui de son camarade, Karl Liebknecht, par la soldatesque aux ordres des «traîtres» sociaux-démocrates alors au pouvoir. Rosa Luxemburg reste une figure culte du marxisme allemand et tous - militants et ténors de Die Linke, la gauche de la gauche, qui réunit les déçus du SPD et les anciens du défunt Parti communiste est-allemand - viennent lui rendre hommage chaque année. Des délégations de Parteigenosse («camarades») venus de l'étranger sont également là pour chaque commémoration où on chante l'Internationale le poing levé…
Mais la tombe de ce vieux cimetière berlinois ne contiendrait pas le corps de la révolutionnaire. La dépouille de Rosa Luxemburg serait en fait exposée depuis des décennies dans une vitrine de l'institut de médecine légale de l'hôpital universitaire de la Charité. «Le cadavre d'une noyée, privé de mains, de pieds et de tête», et repêché dans le Landwehrkanal «présente d'étonnantes ressemblances avec ce qu'on sait de Rosa Luxemburg», assure le directeur de l'institut, Michael Tsokos qui aurait fait cette découverte. Le médecin légiste est persuadé d'avoir affaire à la brillante intellectuelle de la gauche marxiste allemande. «La dépouille qui se trouve dans nos services est celle d'une femme d'environ 1,50 mètre, âgée de