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Libération
EDITORIAL

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publié le 1er juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 1er juin 2009 à 6h51)

Une sainte moralité privée ne garantit pas une bonne politique. Monica n'a pas empêché Clinton d'être un grand président. Les bonnes mœurs de Khomeiny ne lui ont pas interdit d'être un sanglant dictateur. Les manières de papa gâteau et gâteux du Cavaliere devraient ne regarder que ses enfants et son épouse ainsi que les parents de la nymphette qui a à tout jamais immortalisé Berlusconi en «papounet». Mais, il Cavaliere affiche sa vie privée et expose sa famille, il a placé ses enfants dans toutes ses entreprises, il a fait de la communication sa politique. Il proclame sa morale chrétienne à des fins politiciennes.

C'est pourquoi notre confrère La Repubblica a raison de sommer le président du Conseil de s'expliquer sur ses liens avec sa Lolita napolitaine.

La presse n'a pas à se substituer à la justice, mais le quotidien italien tout comme le Daily Telegraph, qui a déterré en Grande-Bretagne le scandale des notes de frais, est dans son rôle de contre-pouvoir. Les désormais fameuses dix questions de bon sens du quotidien italien sont légitimes et le refus de «papounet» de s'expliquer confirme leur pertinence. Berlusconi bénéficie depuis trop longtemps d'une culture de l'impunité et d'une habile manipulation de la législation. Ces manœuvres lui ont permis de s'affranchir des lois et lui ont servi dans ses nombreuses affaires de conflits d'intérêts, faux témoignages et escroqueries.

Lui-même entretient la confusion entre sa pratique politique et