«Aussi profondes que soient nos divergences, en tant qu'Américains, sur des questions aussi difficiles que l'avortement, elles ne peuvent se résoudre par des actes de violence haineux», a sermonné dimanche le président américain, Barack Obama, qui s'est dit «choqué» après le meurtre, survenu le jour même, d'un médecin pratiquant l'interruption de grossesse. George Tiller, 67 ans, a été tué au pistolet dans son église luthérienne. Les autorités ont annoncé l'arrestation d'un suspect trois heures après les faits. Un homme blanc et chauve âgé d'une cinquantaine d'années, selon la description qu'en a fait la police.
Fanatique. L'attentat est selon toute probabilité l'acte d'un fanatique religieux comme il en survient parfois aux Etats-Unis. Deux autres médecins pratiquant l'avortement ont été tués par des extrémistes antiavortement : le docteur Barnett Slepian à Buffalo (Etat de New York) en 1998 ; le docteur John Britton à Pensacola (Floride) en 1994. Deux réceptionnistes de clinique ont également été tués la même année et un policier a péri dans un attentat à la bombe contre un établissement pratiquant l'avortement, en 1998, dans l'Alabama.
La clinique à Wichita (Kansas) du docteur Tiller est l’une des trois aux Etats-Unis à pratiquer les avortements au-delà de vingt-deux semaines. Ces interventions sont légales au Kansas si deux médecins indépendants certifient que la mère risque des problèmes de santé irréversibles lors de l’accouchement. En