Le Pen, la benjamine des trois filles du chef, possédait déjà le patronyme et la marque de fabrique. Elle a su imposer son prénom dans la région Nord-Pas-de-Calais. Avec ces deux atouts, Marine Le Pen tente de regonfler un parti d’extrême droite laissé à terre après la présidentielle et les législatives.
Carillonneur. La vice-présidente du Front national entend bien faire de cette région qui lui est acquise le laboratoire du FN de demain, quand elle en aura enfin pris les rênes. «C'est vrai ! Ici, la greffe a pris. Je ne sais pas trop comment, mais cela s'est passé naturellement», croit-elle savoir. La grande blonde, la fille sympa, estime s'être imposée en pays ch'ti. Et, sur le marché de Bergues, dans les Flandres, là où a été tourné Bienvenue chez les Ch'tis, au son du carillonneur, les badauds l'interpellent par son prénom. Même les trois militants du NPA, préposés à la distribution des tracts, ne bronchent pas. «Tiens, mais c'est Marine ! Alors on est venu faire un ch'ti tour chez nous», plaisante un passant. La candidate aux élections européennes dans la région Nord-Ouest, qui englobe également les deux Normandies, distribue, tout sourire, ses brochures en tentant de mobiliser les derniers hésitants :«Votez contre l'arnaque européenne. Vous avez encore quelques jours pour faire votre choix.»
Elle veut prouver que le FN, dont elle héritera sans doute à l'occasion du prochain congrès, à l'automne 2010, est toujours dans