Adieu sandwichs au concombre et verres de Pimm's sur la pelouse de Buckingham Palace, Nick Griffin, dirigeant du parti d'extrême droite British National Party (BNP), ne se rendra pas le 21 juillet à la traditionnelle garden-party de la reine Elisabeth II. L'un de ses lieutenants, Richard Barnbrook, qui dispose d'un siège au conseil municipal de Londres, avait reçu une invitation pour deux pour la garden-party de la reine et jugé bon d'inviter son chef à l'accompagner. Devant la fureur de la presse et des politiques, horrifiés à l'idée qu'Elisabeth II soit contrainte de serrer la main d'un personnage prônant la suprématie de la race blanche, la «relocalisation volontaire» des Britanniques non-blancs vers leurs pays d'origine, sans parler de la mise en doute répétée de l'existence des chambres à gaz, le leader du BNP a fait marche arrière. Pour «ne pas embarrasser la reine», a-t-il expliqué.
Dopé par le scandale des notes de frais qui secoue depuis plusieurs semaines le Parlement britannique, le BNP espère bénéficier le 4 juin, lors des élections européennes et locales combinées, du dégoût de l’opinion pour les partis traditionnels. A ce jour, le BNP ne compte aucun député européen et occupe une cinquantaine de sièges (sur 21 000) au sein de conseils municipaux et d’arrondissements.
Le parti n'a pas lésiné sur sa campagne, comme ses affiches représentant Jésus et laissant entendre qu'il aurait voté pour le BNP. Outrée, l'Eglise d'Angleterre a violemment réagi.