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Libération

Medvedev le «libéral» et Poutine «le dur» : le casting du Kremlin

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Russie. Le Président travaille son image, le Premier ministre tient l’économie et les nominations.
publié le 2 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 2 juin 2009 à 6h51)

L’un sourit, l’autre est crispé. Le premier bavarde sur Internet, l’autre s’en méfie. Un an après son élection, Dmitri Medvedev cultive son image de libéral tandis que son prédécesseur devenu son Premier ministre, Vladimir Poutine, garde la haute main sur les affaires économiques de ce grand pays gazier et pétrolier. Ce sont bien deux styles, deux générations aussi. Mais qui gouverne ? L’énigme reste entière, même si une immense majorité de Russes, selon les sondages, pense que Poutine, issu du KGB, n’a pas lâché les rênes et qu’il les reprendra officiellement lors de la prochaine présidentielle, en 2012.

Avant le G20, Medvedev s'était engagé à accorder un entretien au fleuron de la presse d'opposition, Novaïa Gazeta, où travaillait la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006. Le mois dernier, le président russe a reçu dans sa résidence de Gorki le rédacteur en chef du journal, Dmitri Mouratov, pour sa première interview à un journal russe. Le geste était symbolique, les propos pas très saillants. «Je crois que Medvedev est sincère jusqu'à un certain point. Il ne veut pas se mesurer avec l'Occident mais assurer le bien-être des citoyens russes», dit le journaliste. Une position qui semble convenir aux jeunes générations qui veulent «vivre normalement». Mais pas question d'y voir le germe d'un conflit entre le Président et son Premier ministre. «Je crois que les deux hommes sont d'accord et qu'ils se sont partagé les sphères du pouvoir.