Menu
Libération
TRIBUNE

Barack Obama devrait dire «Salam aleikum»

Article réservé aux abonnés
par Amir A. Farman-Farma, fondateur de Connexion Capital à Londres, spécialiste de la géopolitique et l’énergie au Moyen-Orien
publié le 3 juin 2009 à 6h53
(mis à jour le 3 juin 2009 à 6h53)

Demain, le président Barack Obama doit se rendre au Caire pour s'adresser, pour la première fois, au 1,3 milliard de musulmans dans le monde. Il devrait commencer son discours en disant : Salam aleikum, ce qui signifie «la paix soit sur vous». En saluant ainsi les musulmans du monde, il témoignerait de respect pour leur culture et leur religion. Dans leur écrasante majorité, les musulmans du monde n'entendront pas le discours du président et ne le liront pas. Mais il va se répéter dans le monde musulman que le président américain est allé au Caire pour direSalam aleikum, annonçant ainsi la paix au monde musulman. Pourquoi cela est-il nécessaire ? Parce qu'après l'invasion de l'Irak et de l'Afghanistan, beaucoup de musulmans croient que l'Amérique est en guerre contre eux. Le soutien inconditionnel de l'administration Bush à Israël et les menaces répétées contre l'Iran renforcent ce point de vue. Des changements radicaux dans la diplomatie américaine sont indispensables. Mais déjà dire Salam aleikum ne coûte rien à l'Amérique. Et pour les musulmans du monde, cela veut tout dire.

J’imagine la réaction enthousiaste de son public et les éditoriaux à travers le monde islamique les jours suivant : «Aleikum salam, Mr. President». Rien ne pourrait davantage contrarier Ben Laden. Nous avons entendu suffisamment de bruit de bottes sous Bush. Que le salut d’Obama et la réponse des musulmans modérés du monde soient le premier mouvement d’une grande symphonie de