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grand angle

Bruxelles mousse à la pression

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Quand ils défendent les industriels, on les soupçonne de pouvoir occulte mais ils œuvrent aussi pour l’environnement ou le droit des animaux. Les lobbyistes sont désormais au cœur de la machine européenne. Visite à cinq jours des élections.
publié le 3 juin 2009 à 6h53
(mis à jour le 3 juin 2009 à 6h53)

Accrocher, faire passer le message et surtout convaincre. «Obtenir un rendez-vous avec le fonctionnaire concerné n'est pas difficile mais faire en sorte que la rencontre soit efficace l'est déjà plus et il faut clairement savoir ce que l'on veut dire en un temps très limité», explique Khalid Ali, jeune Britannique d'origine pakistanaise. Après une demi-douzaine d'années dans un cabinet international «d'affaires publiques» - c'est l'expression consacrée pour le lobbying -, il vient, à tout juste 30 ans, de se mettre à son compte.

Khalid Ali s'est installé dans un étroit bureau d'un immeuble dominant le rond-point Robert-Schuman, devant un building de verre et d'acier. Récemment rénové, il abrite la Commission. En face, celui du Conseil des ministres, là où siègent les représentants des vingt-sept Etats membres de l'Union européenne. A son étage, à côté de sa plaque flambant neuve, trônent celles de la représentation des Maldives auprès de l'UE, de Dell, du CHP (le Parti républicain du peuple turc), héritier proclamé du «kémalisme», et tant d'autres «représentants d'un groupe d'intérêts», selon la terminologie des textes européens. «Etre ici, c'est jouer dans la coupe du monde des lobb yistes», s'enthousiasme Khalid Ali, qui a préféré cette activité variée et créative à un poste de fonctionnaire - «une cage dorée» - à la Commission ou au Parlement européen.

Capitale d’un grand marché

«Etre à Bruxelles est même encore plus import