Geert Wilders n’a plus besoin de rien faire : les grands partis s’empêtrent tout seuls dans les pièges qu’il leur a tendus. En 2005 encore, il ne représentait que lui-même : un simple député, ancien libéral souvent moqué pour sa monomanie anti-islam. Mais, grâce à ses formules chocs et ses petites phrases, il n’en était pas moins l’homme politique le plus cité par les médias néerlandais. En 2006, son tout nouveau Parti de la liberté (PVV) a remporté 9 sièges sur 150 au Parlement.
Brûlot. Aujourd'hui, le grand blond peroxydé est au plus fort dans les sondages. Le fait que cet élu du peuple ait été refoulé en février à l'aéroport de Heathrow par les autorités britanniques a renforcé son capital sympathie. La Grande-Bretagne a estimé que sa présence pouvait «troubler l'ordre public». La justice néerlandaise a confirmé le 20 mai son intention de le poursuivre pour discrimination et incitation à la haine. Auteur du brûlot anti-islam Fitna, une vidéo condamnée par le monde musulman, Geert Wilders se pose aujourd'hui en victime, sur le terrain de la liberté d'expression, l'une des valeurs sacrées de la société néerlandaise.
Le trublion, certes, a déjà vu sa cote de popularité s'envoler puis retomber, au lendemain de l'assassinat du cinéaste Theo van Gogh, le 2 novembre 2004, par un jeune islamiste néerlando-marocain. Directement menacé dans une lettre laissée sur le corps du réalisateur, Geert Wilders vit depuis sous protection rapprochée, entouré d