A la fin, ils étaient les seuls à témoigner de l'enfer des combats. Dans la zone de guerre où les troupes gouvernementales livraient l'offensive finale contre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), le mois dernier, trois docteurs soignaient et racontaient les bombardements et les conditions de vie des milliers de civils piégés dans un réduit d'un km2. Ils étaient une source précieuse d'information sur une zone interdite à la presse et à tout observateur étranger.
A plus d’une occasion, Thangamutha Sathiyamoorthy, V. Shanmugarajah et Thurairaja Varatharajah auraient pu fuir le réduit. Mais ils ont toujours refusé d’être exfiltrés. L’un deux aurait été blessé à l’épaule par une balle ou un éclat d’obus. Finalement, ils ont quitté l’enclave, à la mi-mai, avec les derniers civils, avant que les soldats donnent l’assaut et exécute les 250 derniers Tigres.
L’armée a arrêté ces trois docteurs tamouls le 15 mai, après leur passage au point de contrôle d’Omanthai. Ils ont été placés au secret. Selon plusieurs sources, ils seraient détenus par la police dans les quartiers généraux de la sinistre division enquête terroriste établis dans la capitale sri-lankaise.
«Propagande». Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a pu les rencontrer la semaine dernière, se refuse à communiquer sur leur état de santé. Le CICR dit seulement «tout faire pour que les familles puissent leur rendre visite». Dans un pays où les disparitions et les