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Tiananmen, le black-out

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Chine. A la veille du vingtième anniversaire, le régime communiste a fermé la place et multiplié les censures pour empêcher la commémoration du massacre du 4 juin 1989.
publié le 4 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 juin 2009 à 6h51)

Toute personne n'ayant jamais entendu parler du 4 juin 1989 à Pékin ne pouvait que constater un problème d'envergure hier. A la veille du 20e anniversaire, la place Tiananmen, ceinturée de camions de la police et de l'armée, était presque inaccessible.

Identités et sacs étaient vérifiés aux alentours. Cela n’empêchait pas une foule de «touristes» en tee-shirt et badges du Parti communiste chinois de déambuler devant les murs de la Cité interdite. Pour la plupart, des policiers en civil chargés, entre autres, d’éviter tout contact entre la population et les «étrangers». Mêlés aux milliers d’uniformes verts ou bleus clairs, cela faisait du monde sur la place de la Porte de la paix céleste.

«35 mai». Il y a dix ans, pour ce même anniversaire, la place avait été fermée pendant plusieurs mois «pour travaux». Cette année, elle n'est pas officiellement interdite mais c'est tout comme. La presse officielle d'hier ne donnait aucune explication à ces mesures exceptionnelles, si ce n'est la visite du Premier ministre malaisien. Les autres journaux souffrent, officiellement de «problèmes de distribution» depuis quelques jours. C'est le cas du quotidien de Hongkong, South China Morning Post (en anglais), qui a publié de nombreux articles sur le 4 juin 1989. Le New York Times signale également des articles absents de son édition internationale, le Herald Tribune, distribuée à Pékin. Sur les chaînes de télévision, la censure est