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Libération
Reportage

Au Caire, l’attente du concret

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Bien que touchés par le discours de Barack Obama, les Egyptiens restent sceptiques.
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publié le 5 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 5 juin 2009 à 6h51)

Nouha Abdel Baset râle. La jeune femme aurait aimé assister au discours historique prononcé hier par Barack Obama, dans l'enceinte de la centenaire université du Caire, où elle étudie la communication. Mais c'est devant la télévision qu'elle a écouté, en compagnie d'autres étudiants, le président américain exposer sa vision des relations entre les Etats-Unis et le monde arabo-musulman. Un changement de rhétorique qui tranche avec les années Bush, celles des mots qui blessent, «l'islamo-fascisme», «les croisades», «le terrorisme islamique». Dans la salle plombée de tentures rouges de l'université, comme de l'autre côté du petit écran, les Egyptiens ont apprécié qu'Obama cite, très applaudi, «le Saint Coran», en rappelant que la tolérance, l'égalité et la paix étaient des valeurs inhérentes à l'islam. Tous soulignaient hier la sincérité qu'ils ont perçu dans les accents du président américain, dès le «salam aleikoum» prononcé à son arrivée.

«Utopie». Ines Haridi, elle aussi étudiante, a été touchée par cette adresse aux musulmans : «Mais tous ces mots, l'absence de guerre, l'égalité entre tout le monde, les femmes, les hommes, les religions, c'est une utopie, ce n'est pas notre monde. Ni celui que nous connaissons, ni celui que nos parents ont connu.» Obama «sera-t-il capable d'aller plus loin que des mots? demande Ramy al Qaliouby, jeune diplômé. Il a déjà fait un dis