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Le fédéralisme fait son chemin

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Institutions. L’idée d’Etat-nation recule dans la plupart des pays de l’Union.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 5 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 5 juin 2009 à 6h51)

Le nationalisme allemand est-il de retour ? En tout état de cause, notre sondage montre l'épuisement du sentiment proeuropéen des Allemands : seuls 35 % des Allemands se disent favorables à «plus d'Europe» et à «l'émergence d'une Europe fédérale». En revanche, 30 % jugent que l'UE, telle qu'elle, est amplement suffisante, et 28 % veulent «moins d'Europe» et réclament le «retour des nations européennes».

Depuis la chute du mur de Berlin dont on fêtera les vingt ans en novembre, Berlin a pris goût à sa souveraineté retrouvée. Est-ce un hasard si le gouvernement d’Angela Merkel a privilégié le chacun pour soi depuis le début de la crise ? En France, en revanche, et en dépit du non à la Constitution européenne en 2005, l’Europe fédérale reste un objectif qui séduit : 46 % des sondés se prononcent en ce sens, et ils ne sont que 18 % à considérer l’Europe actuelle comme suffisante. Mais le retour aux Etats-nations séduit à peu près la même proportion des sondés de ce côté-ci du Rhin, 26 % - ce qui correspond à l’électorat souverainiste. Il est infiniment moins apprécié en Suède, pays supposé eurosceptique (13 %) : 35 % estiment que l’Union, telle qu’elle, est suffisante, l’Europe fédérale trouvant 34 % de supporteurs. L’Etat-nation ne fait guère recette non plus en Espagne (17 %) et en Italie (17 %). Dans ce dernier pays, le sentiment fédéraliste est le plus fort (59 %), suivi par l’Espagne (48 %).

Argent.Cela étant, le test du fé