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Analyse

Obama propose un «nouveau départ» aux musulmans

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publié le 5 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 5 juin 2009 à 6h51)

Barack Obama est familier des grands discours. Le premier qui l'a fait connaître du public américain, sur «l'audace de l'espoir», en juillet 2004, était déjà inspiré. D'autres ont suivi. Celui adressé hier au monde musulman, depuis l'université du Caire, pour lui proposer un «nouveau commencement» dans sa relation avec les Etats-Unis, se devait d'être à la hauteur du défi, d'autant qu'il avait été annoncé comme «historique». Il constitue donc une rupture avec ceux de George W. Bush mais aussi avec celui prononcé par Bill Clinton, en décembre 1998, lors d'un voyage à Gaza, présenté aussi comme «historique». L'ancien locataire de la Maison Blanche s'était contenté d'une allocution timorée sur l'avenir des Palestiniens.

Double registre. Le discours d'Obama est à l'opposé. Il témoigne d'une prise de risque, notamment sur le conflit israélo-palestinien, la cause la plus chère aux musulmans. Et cette carte du risque, il l'a jouée sur un double registre, auquel les populations de cette partie du monde sont toujours sensibles : l'émotion et la religion.

Affirmer d'emblée que «l'Islam a toujours fait partie de l'histoire des Etats-Unis», que le Maroc a été «la première nation à reconnaître [son] pays», que Thomas Jefferson, l'un des pères fondateurs, avait un Coran dans sa bibliothèque, ne pouvait qu'aller droit au cœur de son auditoire. «Je considère qu'il est de ma responsabilité […] de combattre les stéréoty