Le pavillon vert est de sortie. Incarné par l’inusable Dany Cohn-Bendit, Europe Ecologie s’impose comme la troisième formation politique française, sur les talons du PS, au terme d’une campagne dont il a été seul à valoriser l’enjeu européen. Avec l’UMP de Nicolas Sarkozy, incontestable vainqueur du scrutin avec 28 % (1) des suffrages, le parti écolo est le seul à tirer son épingle du scrutin. Son échappée dans la dernière ligne droite provoque même deux accidents d’importance. Victime de la porosité entre son électorat et celui des écolos, le PS plonge nettement sous le seuil symbolique des 20 %, ce qui laisse augurer un regain de contestation interne rue de Solférino. Egalement plombé avec seulement 8,5 % des voix, le Modem de François Bayrou qui misait sur les européennes pour asseoir sa légitimité voit s’éloigner son rêve de triomphe national.
«Arrière-pensée». L'algarade télévisée, mercredi soir, entre Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou n'est sans doute pas pour rien dans ce résultat, qui a flétri l'image du leader centriste auprès de la frange progressiste de son électorat. La projection sur France 2 de Home, film- manifeste pour la sauvegarde de la planète de Yann Arthus-Bertrand, deux jours avant le déroulement du scrutin a également dû peser sur le bulletin de vote de ses 8 millions de téléspectateurs. En fin de soirée, Jean-Marie Le Pen n'a pas manqué de dénoncer une «manipulation», la Modem Corinne Lepage évoquant plus sobremen