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Analyse

Une Europe plus protestataire mais toujours plus à droite

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Marqué par une forte abstention, le scrutin n’a pas ébranlé la domination des conservateurs et a vu une poussée populiste.
par Marc Semo et Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 8 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 8 juin 2009 à 6h51)

Le grand vainqueur pourrait sembler l’abstention qui a atteint partout des niveaux record. Une indifférence à l’Europe ? C’est l’expression d’un désenchantement à l’égard d’une Union qui se construit d’en haut. Mais elle est aussi perçue comme une nécessité incontournable. Les urnes ont été les plus désertées, notamment dans l’ex-Europe de l’Est, là même où l’enthousiasme européen reste le plus fort. Scrutin sans enjeu direct apparent, les élections européennes sont toujours favorables au vote populiste protestataire, qui triomphe aux Pays-Bas avec le mouvement islamophobe de Geert Wilders, ou en Autriche. Mais le plus souvent, malgré - ou à cause - de la crise, les électeurs donnent leurs suffrages aux partis de la droite - conservateurs ou libéraux - qu’ils soient au pouvoir, seuls ou en coalition, ou bien dans l’opposition. En même temps, s’affirment des mouvements contestataires ou libertaires, aux dépens d’une gauche réformiste incapable de représenter une réelle alternative.

En Belgique, les Verts taillent des croupières à un PS wallon affaibli par les scandales. En Grèce, ils apparaissent même pour la première fois sur la scène, même si le Pasok devance nettement une droite usée par les scandales. Fait significatif : la gauche de la gauche piétine, notamment en Allemagne. Au travers du vote vert, ou du choix de partis inclassables comme le Parti des pirates en Suède, s’exprime le désir d’un nouveau modèle de développement. Les partis socialistes et sociaux-démocrates p