Des petits tubes, de la taille d'un crayon, pourraient être à l'origine de l'accident de l'AF 447, il y a neuf jours au dessus de l'Atlantique. La piste est de plus en plus évoquée, même si le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) considère toujours ces fameux tubes Pitot comme une hypothèse parmi d'autres.
Ainsi, «une incohérence des vitesses mesurées» a été notée, mais «cela ne veut pas dire que sans le remplacement (des sondes Pitot, NDLR), l'avion est dangereux, et qu'avec il ne l'est pas». L'empressement d'Air France à remplacer, dès aujourd'hui, au moins deux sondes sur les trois qui équipent tous les long-courriers A330/340, tend pourtant à confirmer l'hypothèse d'un dysfonctionnement sérieux.
Les tubes Pitot servent à mesurer la vitesse des appareils. Sous l'effet du givre, leur orifice peut se boucher, ce qui «fournit une information erronée et aberrante de vitesse», comme l'explique François Hamant, vice-président du syndicat Alter, premier organisme à demander à Air France leur remplacement. «Cela peut générer une demande de plein gaz, ou de tout réduit. Cette panne peut donc avoir les conséquences qu'on a vues pour le vol AF44», poursuit ce commandant de bord d'A320. Selon lui, la météo (qualifiée d'«habituelle» par des météorologues) pourrait avoir aggravé la situation.