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Barroso fragile à Bruxelles, la droite solide à Strasbourg

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En dépit du vaste succès des conservateurs, le président de la Commission pourrait laisser sa place si les socialistes fondent une opposition élargie.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 9 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 9 juin 2009 à 6h52)

La victoire des droites européennes lors du scrutin de dimanche assure-t-elle la réélection dans un fauteuil du conservateur José Manuel Durão Barroso ? En première analyse, le président sortant de la Commission européenne, qui bénéficie déjà du soutien de l’ensemble du Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement, ne peut qu’être rassuré, puisque le PPE (démocrates-chrétiens et conservateurs), dont il est membre, demeurera le premier groupe politique dans le prochain Parlement. Mais en réalité, la situation est moins favorable qu’il n’y paraît, d’où la prudence observée par le président sortant au lendemain du scrutin.

Coalition. En effet, le PPE est loin de dominer le Parlement à lui seul, puisqu'il ne compte que 263 députés (1) sur 736 élus, soit 106 voix de moins que la majorité absolue de 369. Si une majorité relative des présents lui suffit, il est tout à fait possible qu'une coalition de circonstance voie le jour contre sa reconduction. Ce n'est pas un hasard si, dès hier, le président du PPE, le Belge Wilfried Martens, a proposé une alliance au PSE et aux libéraux de l'ADLE (où siègent les élus Modem) : «Il faut une majorité au Parlement européen et nonobstant notre succès, aucun groupe politique n'a de majorité absolue, donc il faut négocier.»

Mais, affaibli, le PSE - 163 députés, soit 22 % des sièges contre 27,5 % dans l’Assemblée sortante (2) - pourrait être tenté par une cure d’opposition, alors qu’il avait voté l’investiture de Ba