«Nos idées triomphent en Europe. Elles devaient aussi finir par triompher en Espagne !»,
se réjouit Jaime Mayor Oreja, heureux candidat de la droite. Les conservateurs du Parti populaire (PP) ne cachaient pas leur euphorie, hier, au lendemain de leur nette victoire aux élections européennes, avec 4 points d’avance sur le PSOE du Premier ministre, José Luis Zapatero. Le cas espagnol obéit à la tendance lourde observée à l’échelle européenne. Mais, ici, au lieu de renforcer le gouvernement en place, comme en Allemagne ou en France, le scrutin constitue un coup de massue pour l’exécutif espagnol, l’un des rares au sein de l’UE à être dirigé par des socialistes.
Le flamboyant candidat socialiste Juan Fernando López Aguilar a certes évité la catastrophe, mais il n'a pu éviter une défaite annoncée. Un an après sa claire victoire aux législatives nationales, José Luis Zapatero savait qu'il devait payer les pots cassés d'une crise brutale où le séisme financier s'est ajouté à la débâcle du secteur de la construction, qui soutenait l'économie depuis le milieu des années 90. «Avec 4 millions de chômeurs (18 % des actifs), il était difficile d'éviter cette défaite», a admis une responsable socialiste. D'autant que si la droite semble avoir fait le plein des voix, l'électorat de gauche s'est peu mobilisé, ce qui explique un taux de participation très bas (46 %).
Dans le camp du Parti populaire, on est convaincu qu’un changement de tendance s’est produit. La vague victorie