Daniel Cohn-Bendit à Libération… Au lendemain des européennes, l'événement ne découle pas seulement d'un amical compagnonnage, né dans des temps anciens. Non, si le leader de la liste Europe Ecologie fut hier notre invité d'honneur, c'est surtout parce que son message politique est digne d'une attention spéciale. Pas seulement parce que Dany a incarné, avec le talent qu'on lui connaît, la prise de conscience nécessaire à l'avenir de l'homme sur la planète. Mais surtout parce qu'il a donné à la classe politique tout entière, et à la gauche en particulier, une leçon de méthode.
Quelle méthode ? Celle de l’imagination et celle de l’unité. Depuis longtemps, la réflexion environnementale, portée par l’altermondialisme, fournit au camp du progrès - qui ne se limite pas à la gauche - un flux continu d’idées nouvelles pour les temps actuels. Ce patrimoine intellectuel, la liste Cohn-Bendit a su l’organiser, pour que l’imagination prenne la forme d’un programme européen crédible. Il y a là une très ancienne manière de procéder, celle des origines du mouvement ouvrier, et en même temps très nouvelle, si l’on a en tête les grises propositions d’experts dont tant de partis alourdissent leurs discours.
Ces idées, ensuite, ont été incarnées par une coalition d’organisations et de personnalités que leur itinéraire aurait dû conduire à se diviser, comme les Verts en ont si souvent donné le spectacle. La volonté d’unité a surmonté ces démons : c’est l’autre message annoncé par ce suc