La rouste subie dimanche par le PS aux élections européennes passe mal à la base. Les militants et sympathisants socialistes que Libération a interrogés dressent un bilan sans complaisance des manques de la direction du parti.
Les militants du sud-ouest ont en commun de reconnaître «la raclée» de leur parti. C'est peut-être dû à la position dominante des socialistes en Midi-Pyrénées, en Haute-Garonne et à Toulouse, mais ils ne plongent pas pour autant dans les grandes questions existentielles. «Ce n'est tout de même pas la première fois que le parti perd des élections, rappelle l'historien toulousain Rémy Pech. Là, notre électorat a été siphonné par les écolos, mais nous pourrons repartir.» Philippe Joachim, directeur de cabinet du président de la région, Martin Malvy, pense aussi qu'il n'y a pas de quoi «se remettre en cause», expression qu'il déteste «parce que creuse et ne débouchant sur rien». Selon lui, cet échec serait dû à de «mauvais conseils en communication» et non pas à une panne d'idées. La social-démocratie pas su faire savoir à ses électeurs ses «grandes ambitions collectives» pour la société et pour l'Europe. Nicolas Tissot, élu toulousain, ne croit pas non plus qu'un grand chamboulement soit nécessaire au PS : «Il faut juste se remettre au travail.» Pour Jean-Georges, permanent à la fédération, le PS n'a pas su exploiter les thèmes de l'environnement et de l'Europe qui figuraient