A deux jours de l'élection présidentielle en Iran, la campagne bat son plein dans la république islamique. Injures, accusations de mensonge ou de corruption, les candidats ne s'épargnent pas. Clément Therme, assistant de recherche à l'Institut français des relations internationales (Ifri) et qui travaille sur l'Iran depuis plusieurs années, analyse les enjeux du vote.
Comment se déroule la campagne en Iran?
C'est une campagne de «tout sauf Ahmadinejad». La mobilisation des Iraniens montre une prise de conscience de l'intérêt de ce scrutin, notamment par rapport à la personnalité controversée du président sortant. En 2005, lors de la dernière campagne, les électeurs avaient le sentiment qu'il n'y avait pas de différence entre les candidats. Cette année, Ahmadinejad s'est même plaint d'une alliance des trois autres candidats contre lui. Quant à la campagne, les Iraniens sont plutôt créatifs. Moussavi, le principal adversaire du président sortant, est comparé par certains de ses supporters à Brad Pitt.
Peut-on parler d'élections libres et démocratiques?
Les quatre candidats en lice ont été choisis par le conseil des gardiens de la constitution. Cela résulte d'un processus de cooptation, avec un principe fondamental : être fidèle à l'Islam. On est dans une oligarchie compétitive. Mais une fois cette étape passée, on peut parler de tout. A part le bilan de la figure charismatique de l'imam Khomeiny, l'ensemble des questions sont abordées. M