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Libération

La force du Verbe de Téhéran à Damas

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publié le 10 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 juin 2009 à 6h51)

L’Iran frémit, s’éveille et bouge. Par la grâce des débats télévisés organisés avant la présidentielle de vendredi prochain, les Iraniens se sont si bien repris à croire en la possibilité d’un changement politique que l’abstention recule dans les sondages. Tout en est changé à Téhéran car c’est elle qui avait permis, il y a quatre ans, la victoire du président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, dont la réélection n’est plus assurée. Tout change en Iran car, en dix jours, la jeunesse, les intellectuels, les artistes les plus célèbres se sont mobilisés en faveur du candidat qui a percé dans ces débats, Mir Hossein Moussavi, improbable héros d’une campagne que le pouvoir ne canalise plus.

Austère et retiré de la vie publique depuis vingt ans, cet homme s'est imposé en clouant le bec à Mahmoud Ahmadinejad devant près de cinquante millions de téléspectateurs. «Depuis votre élection, lui a-t-il lancé, les Iraniens sont humiliés» par une politique étrangère «extrémiste».«Vos propos sur l'Holocauste n'ont fait que servir Israël» dans son offensive contre Gaza, a-t-il ajouté en promettant de sortir l'Iran de son isolement diplomatique. Un geste, surtout, a marqué les Iraniens : cet index qu'il a tendu vers le président sortant pour lui dire qu'il dépassait son temps de parole et devait se taire.

Mahmoud Ahmadinejad s'était incliné. Lui que rien n'arrête, il s'était tu et l'Iran, depuis, rêve de le voir battu par cette nouvelle star dont les trois atouts s