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Libération
TRIBUNE

Le féminisme, ennemi des mollahs

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publié le 10 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 juin 2009 à 6h51)

«Nous n'avons pas répondu comme nous aurions dû le faire à des propagandes adverses telles que la propagande féministe. Nos efforts dans ce domaine n'ont pas eu d'influence suffisante.» Cet aveu du leader de la révolution islamique, ayatollah Sayed Ali Khamenei, est dans le court message annonçant la deuxième conférence internationale sur les femmes qui doit se tenir à Téhéran au cours de la deuxième quinzaine de juin.

Ces quelques lignes m'ont remplie d'aise. Dans le programme diffusé tous azimuts par les ambassades d'Iran, les rédacteurs affirment sans vergogne que «tandis que l'Occident a dépeint une vision indécente et instrumentalisée des femmes et a formé et soutenu des mouvements supposés défendre les droits des femmes, les pays islamiques ont fait des efforts pour restaurer les droits inhérents et la véritable dignité des femmes».

Nul doute que l'attribution en 2009 de la deuxième édition du prix Simone-de-Beauvoir au mouvement de femmes iraniennes «One Million Signatures» a joué un rôle de déclencheur dans ces prises de position. One Million Signatures s'est constitué afin de faire pression sur les dirigeants iraniens pour qu'ils mettent en conformité les lois iraniennes - discriminatoires à l'égard des femmes - avec les conventions internationales. Cela explique sans doute que les organisateurs de la conférence veuillent examiner «la façon dont le féminisme s'est propagé en Iran».

Preuve du sérieux avec lequel Téhéran prend en considération