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Libération
EDITORIAL

Le PS et ses pairs en panne de renouveau

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publié le 10 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 juin 2009 à 6h51)

La social-démocratie perd parce qu’elle a gagné. Au-delà des microclimats nationaux, qui font que tel parti de la gauche réformiste résiste mieux qu’un autre dans tel ou tel pays, ce paradoxe est au cœur du scrutin européen de dimanche et produit ses effets dans toute l’UE.

En France, en Allemagne, en Espagne, la crise n’a pas profité à la gauche. L’Etat-providence mis en place grâce à la longue lutte du mouvement ouvrier, et dont les principaux piliers ont été édifiés après 1945 dans la plupart des nations d’Europe, est toujours debout. Mais ce sont souvent les forces les plus hostiles à l’intervention de l’Etat qui louent l’existence de «stabilisateurs automatiques», mot jargonnant qui désigne en fait les grandes conquêtes sociales de la gauche : salaire minimum, assurance chômage, retraite, RMI, ou assurance-maladie.

Moulins. Plus spectaculaire encore : dans la tourmente financière, les anciennes recettes de l'action publique de gauche (relance par le déficit, baisse du coût de l'argent, création monétaire et subvention publique à l'économie) sont à l'œuvre pour limiter le drame social né des excès libéraux. Et qui les met en œuvre ? Principalement ceux qui ont passé le plus clair de leur temps à les dénigrer : les droites européennes instruites par le précédent de 1929 et qui ont jeté par-dessus les moulins leurs convictions les plus solides. Quand il s'agit de sauver le capitalisme, la droite abjure tous les dogmes.

On remarquera au passage qu’il y avait q