Des réunions d'écuries dans tous les coins, un besoin de «rénovation» dans toutes les bouches et, à l'arrivée, une séance de psychanalyse collective sans débouché clair : deux jours après la débâcle européenne du PS, un parfum de congrès de Reims flottait hier autour du conseil national, réuni - signe d'une certaine tension - à huis clos. A une exception près : «Personne ne veut rejouer le match de Reims. La question du leadership de Martine Aubry n'est pas posée», rappelait François Kalfon, spécialiste des sondages du parti. Certes.
«Désagrégation». Mais au PS, à chaque lendemain de défaite, c'est toujours le même film qui passe. Au point que le scénario ne convainc même plus les acteurs. «Le problème n'est pas le changement, mais la réalité du changement», soupirait Francis Chouat, proche de Bertrand Delanoë. Arnaud Montebourg résumait joliment la situation, qui évoquait la «dernière station-service avant le désert…» La première secrétaire a-t-elle fait le plein ? «Non, rien ne servirait de chercher ailleurs qu'en nous-mêmes», a concédé Martine Aubry à la tribune, dans une ambiance qualifiée de «mortelle» par un participant. Avant de diagnostiquer le risque de «lente désagrégation qui nous emportera tous».
Côté remède, elle a annoncé un «projet de société» qui «donne à chaque étape la parole aux Français» - relayé sur le terrain par des élus bombardés «ambassadeurs» -,