Seize ans après sa mort en cavale sur un toit de Medellín, Pablo Escobar est de retour pour faire le bien, à travers son fils caché : Pablo Escobar Junior, apparu à Miami le mois dernier pour «laver l'honneur de la famille». «Je veux reprendre l'héritage des actions positives de mon père», annonce le nouveau venu, qui vient ressusciter en fanfare un mythe que les Colombiens auraient aimé oublier. Musicien, il se dit enfant d'une immigrée costaricaine que le plus grand trafiquant de cocaïne au monde aurait rencontrée dans les seventies, lors d'une escapade au Panama. «Ma mère m'avait rebaptisé pour des raisons de sécurité.» Sa filiation, assure-t-il, a été confirmée par un test ADN en 2006. Mais la révélation, reprise par la presse du continent, a pris des allures d'un épisode de Dallas : le fils légitime d'Escobar, exilé en Argentine sous le nom de Sebastián Marroquín, a aussitôt accusé ce «clown cloné» d'imposture. «Junior» s'appellerait en fait José Pablo Rodríguez et aurait été engendré par un homme sans histoire, voire tristement honnête. «Il a menacé de m'envoyer des tueurs parce que je ne voulais pas mentir pour l'aider à s'enrichir sur la renommée de mon père, a dénoncé un Marroquín indigné. J'ai toujours refusé d'utiliser un nom associé à tant de violence en Colombie, par respect pour les victimes.» Si l'on se fie aux apparences, le nouvel héritier a l'air encore moins avenant que feu son papa. C