Certains évoquent les grands moments de la révolution islamique, d’autres, plus jeunes, racontent qu’ils n’ont jamais vu une telle effervescence à Téhéran. Ceux qui ont suivi l’élection en 1997 du réformiste Khatami et se souviennent de l’ambiance enflammée d’alors, ajoutent que ce n’était rien à côté d’aujourd’hui. A quelques jours d’un scrutin très disputé, l’Iran est saisi par une fièvre qui fait descendre dans la rue les Iraniens par dizaines de milliers, qu’ils soient partisans ou adversaires de Mahmoud Ahmadinejad.
Lundi, la foule venue soutenir ce dernier au complexe de prières de l’imam Khomeiny, un site de plusieurs hectares dans le centre de la capitale, était si dense que le candidat n’a pu atteindre - selon la version officielle - le bâtiment où il devait donner un discours. Le même jour, les partisans de son principal rival, Mir Hossein Moussavi, ex-Premier ministre et l’un des deux candidats réformistes, ont formé une chaîne verte (la couleur du candidat) le long d’une large partie des 18 kilomètres de Vali Asr, l’immense avenue qui traverse Téhéran du nord au sud.
Ce qui frappe aussi, c'est l'âpreté de la bataille électorale, là encore sans précédent. «Moussavi, menteur» ou encore «Moussavi, laisse la révolution tranquille», scandaient les militants pro-Ahmadinejad, chauffés à blanc par des orateurs. Même Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, l'un des fondateurs de la République islamique, deux fois président et candidat malheureux à la présidentielle