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Libération

Gordon Brown reprend un an avec sursis à la tête du pays

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Royaume-Uni. Le Premier ministre devrait rester en place jusqu’en juin 2010.
publié le 11 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 11 juin 2009 à 6h51)

Gordon Brown est entré en campagne. La cravate est toujours de travers, le cheveu plus broussailleux que jamais et l’œil encore plus abattu. Mais le Gordon Brown qui se dressait, hier, devant le pupitre de la Chambre des communes pour affronter la séance hebdomadaire des questions au Premier ministre n’avait plus rien de l’homme en sursis de la semaine dernière.

Gordon is back. De sa voix grave et rocailleuse d'Ecossais, balançant ses documents sur la table, Brown a répondu sans faillir aux attaques du chef de l'opposition, David Cameron. Avant d'annoncer l'ouverture d'un débat sur une réforme constitutionnelle. L'animal politique est de retour. Et à voir leurs mines de chats satisfaits, ses ministres se félicitaient d'avoir décidé in extremis de ne pas l'écarter, en dépit de résultats calamiteux aux élections européennes (15,3 % des voix), de démissions du gouvernement en cascade et d'un scandale sur les notes de frais des députés qui n'en finit plus de pourrir l'atmosphère.

Misogyne. Lundi soir, devant son groupe parlementaire, Gordon Brown avait fait son mea culpa. «J'ai mes faiblesses, je vais changer», leur avait-il humblement déclaré. Le fait est que la plupart des raisons avancées pour les démissions de ministres de la semaine dernière ont tourné autour de sa personnalité : incapable de déléguer, sans charisme, misogyne, colérique (il est réputé balancer des téléphones portables sur les murs de Downing Street lorsqu'il pique u