Le 21 avril, Alexei Olesinov, un jeune Moscovite, était condamné à un an de prison pour «hooliganisme». Son tort : s’être bagarré à l’entrée d’une boîte de nuit. Bien que le club n’ait pas porté plainte, le procureur avait requis une peine de cinq ans.
Incarcéré depuis novembre, Alexei Olesinov est considéré comme le leader informel des «antifa», mouvement qui fait parler de lui en s'attaquant à l'extrême droite. Antifa comme antifasciste. Cette appellation a été retenue comme circonstance aggravante par les juges. A l'annonce du jugement, quelques centaines de jeunes, la plupart encapuchonnés ou encagoulés, ont manifesté dans les rues de Moscou aux cris de : «Le fascisme ne passera pas ! Liberté pour Olesinov !». Le premier défenseur d'Olesinov était Stanislav Markelov, célèbre avocat spécialisé dans la défense des droits de l'homme, abattu en janvier, en compagnie d'Anastasia Babourova, journaliste de 25 ans, militante, elle aussi, de la mouvance antifa. Pour leurs amis, la piste néonazie est l'une des plus plausibles.
Pointe de romantisme
Cheveux ras sur le côté, longs derrière, le visage orné de piercings, Sacha est lui aussi journaliste à Moscou. Il a accepté de rencontrer discrètement Libération, à condition que son identité ne soit pas révélée. Si le jeune homme d'une vingtaine d'années se montre si prudent, c'est que de nombreux antifascistes, dont le nom et la photo ont été publiés sur des sites d'extrême droite, ont été agressés, voire tués. «Un