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Libération

La télévision, catalyseur du débat

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Duels entre candidats, clips et coups bas ont contribué au succès de la campagne.
publié le 12 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 juin 2009 à 6h51)

Sur certaines affiches, on peut voir un long index qui semble en appeler au ciel. C’est celui de Mir Hossein Moussavi, le principal rival de Mahmoud Ahmadinejad. Ce doigt, que l’on promène de manifestation en manifestation comme un trophée, est une référence au débat télévisé qui a opposé les deux hommes la semaine dernière. Las de se voir interrompre, Moussavi avait brandi son index pour intimer à son adversaire de ne plus lui couper la parole. Le geste a plu. Il témoignait que le candidat réformiste ne se laissait pas intimider. L’index a aussitôt été récupéré par ses partisans et est devenu l’un des symboles du camp réformiste.

Feu. C'est la télévision, pourtant étroitement contrôlée par le régime, qui a mis le feu à la campagne et changé les rapports de force. Les spécialistes estiment que le duel entre Moussavi et Ahmadinejad a été suivi par 55 millions de personnes. Si la bataille électorale s'est beaucoup déroulée dans la rue, elle a aussi investi les écrans. Six duels de quatre-vingt-dix minutes ont été organisés pour permettre aux quatre candidats de débattre. Ahmadinejad s'est retrouvé dans la position inconfortable du seul contre tous. Même l'autre candidat conservateur, Mohsen Rezaï, l'ancien chef historique des Gardiens de la révolution, que l'on pouvait présumer plutôt du côté du président sortant, issu lui aussi des rangs de la garde prétorienne du régime, ne lui a pas fait de cadeau. Lors du débat, il s'est transformé en économiste pour attaqu