Un vent de liberté souffle sur l'Iran. De cette élection présidentielle, on peut arguer qu'elle est peut-être la plus importante depuis la révolution islamisque de 1979. En trois semaines de campagne, le pays a frémi comme jamais, saisi d'une fièvre qu'on ne lui connaissait pas. Confrontés pour la première fois à de véritables - et houleux - débats télévisés entre le populiste et ultraconservateur Ahmadinejad et ses rivaux, les Iraniens ont redécouvert le sens de la politique. Des millions de personnes se sont déplacées aux meetings des deux bords. Les jeunes, surtout, ont témoigné de leur volonté de changement. N'hésitant pas pour certains à déclarer aux médias occidentaux qu'il fallait en finir avec ce président «fasciste». Car c'est bien là l'enjeu de ce scrutin à deux tours. Celui de la fin ou non d'une République iranienne isolée, arriérée et belliqueuse que représente depuis quatre ans déjà un Ahmadinejad qui s'est principalement illustré sur la scène internationale par ses dérapages verbaux sur l'Holocauste. En face, son principal rival, l'ex-Premier ministre Mir Hossein Moussavi, est certes issu du pouvoir religieux, mais il s'est fait l'apôtre de la réforme et du dialogue avec la communauté internationale, à l'heure de la main tendue d'Obama. Dès lors, on se prend à espérer que l'Iran, trente ans après son repli sur soi, fera le pari d'une certaine ouverture. Pour peu, et c'est loin d'être un détail, que les mollahs - le Guide suprême Ali Khamenei le premie
EDITORIAL
Mue
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publié le 12 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 juin 2009 à 6h51)
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