L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, jeudi, qu'elle avait décidé de passer au stade 6 : celui de l'alerte maximum sur son échelle, décrétant la première pandémie de grippe atypique du XXIe siècle. Une annonce, en réalité, fortement symbolique. Est-ce pour cela que l'OMS a, ces derniers jours, paru hésiter ? Alors que depuis l'apparition du virus H1N1 sur la planète en avril, elle avait géré avec un brin d'alarmisme la montée en puissance de cette grippe inédite, l'organisation s'est montrée prudente depuis dix jours, multipliant les déclarations ambiguës.
30 000 cas. Pourtant, selon les données épidémiologiques, la pandémie de grippe A est bien là. Près de 30 000 cas ont été recensés à travers le monde, avec en moyenne plus de 1 000 nouveaux cas par jour. Plus de 70 pays sont touchés. Surtout, une dizaine d'entre eux sont aujourd'hui confrontés à une «transmission communautaire». Autrement dit : ils ne constatent plus de cas importés mais font face à des contaminations locales. Formellement, il faut deux zones géographiques distinctes pour passer automatiquement au stade 6. Or, au Canada, aux Etats-Unis, au Mexique, il y a eu «transmission communautaire». Mais également en Argentine, au Chili, au Honduras, etc. En Asie aussi, l'épidémie se développe de façon autonome : aux Philippines et au Japon. En Australie, près de mille cas ont été diagnostiqués. Hormis l'Europe - et l'Afrique où les données manquent cruelleme