Marcia Jacintho est devenue un symbole de courage au Brésil. Elle a osé traîner en justice les deux policiers qui ont assassiné son fils de 16 ans, Hanry Siqueira, et ces derniers ont été reconnus coupables de meurtre.
Les faits remontent au 21 novembre 2002. Hanry rentrait chez lui dans la favela du Gamba, à Rio, quand il a été abordé par une patrouille. Le jeune homme a été tué à bout portant d'une balle dans le cœur. Les policiers ont prétendu avoir eu affaire à un narcotrafiquant armé et exercé leur droit à la légitime défense, alors que l'institut de médecine légale a établi que la balle est partie de haut en bas, signe d'exécution. «Tout porte à croire qu'ils l'ont forcé à s'agenouiller», souffle sa mère.
Impunis. L'affaire aurait pu s'arrêter là, comme tant d'autres. Car les meurtres commis par des policiers dans l'exercice de leurs fonctions restent le plus souvent impunis au Brésil. «La plupart des familles des victimes renoncent aux poursuites car elles sont intimidées par les policiers en cause et craignent des représailles», constate Renata Lira, avocate de Justiça Global, l'ONG qui a suivi le dossier. Et quand d'aventure ces derniers se retrouvent sur le banc des accusés, «le jury populaire se charge de les absoudre, poursuit sa collègue Sandra Carvalho. Les condamnations sont rares, car notre société est favorable à la violence policière». Au Brésil, les méthodes expéditives d'une pol