Le scénario du pire. Celui d’un régime qui se durcit pour imposer une victoire contestée. Les images d’émeutes qui nous parviennent de Téhéran sont préoccupantes. Les manifestations qui se succèdent pour refuser la réélection de l’ultraconservateur Ahmadinejad ne sont pas la seule expression d’une défaite amère. Elles traduisent la colère de toute une génération dont les rêves de liberté ont été brisés par un scrutin jugé illégitime. Certes, on a peut-être sous-estimé le poids du vote rural, favorable au pouvoir. Mais l’écart improbable entre les voix du président en place et celles de son rival réformateur Moussavi pose indéniablement la question de la fraude massive. Et l’empressement du Guide de la révolution, Ali Khamenei, à saluer le triomphe de son candidat favori avant l’annonce des résultats officiels ne fait que renforcer l’hypothèse d’un succès confisqué depuis longtemps. A l’étranger, les capitales occidentales ont fait part de leur inquiétude, mais craignent aussi un bras de fer potentiel avec un régime sous haute tension. Hier, Ahmadinejad a su rassembler ses troupes à Téhéran pour répondre à ses détracteurs. Mais il va devoir faire face à une nouvelle mobilisation des pro-Moussavi, qui demandent l’annulation du scrutin. Pour l’instant, la République islamique répond aux troubles par la violence, les arrestations en masse d’opposants et le renvoi des journalistes étrangers. Le danger serait que l’Iran accentue encore la répression afin d’étouffer les aspirations
EDITORIAL
Danger
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publié le 15 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 15 juin 2009 à 6h51)
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