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Libération

Au Yémen, issue fatale pour les étrangers kidnappés

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Crime . Au moins sept corps ont été retrouvés dans le nord du pays.
publié le 16 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 juin 2009 à 6h51)

C’est une macabre première. Jamais, jusqu’à présent, lors des multiples enlèvements de touristes au Yémen par des tribus désirant obtenir de l’argent ou faire pression sur le pouvoir central, des otages n’avaient été exécutés de sang-froid. Les rares cas de décès étaient intervenus lors d’échanges de feu entre ravisseurs et forces de l’ordre. Cette fois-ci, rien de tel : au moins sept étrangers (cinq Allemands - dont trois femmes, un homme et un enfant -, un Britannique et une Sud-Coréenne) ont été retrouvés morts, hier, dans le nord du pays, où ils avaient été enlevés vendredi.

Zaïdites. Des informations contradictoires circulent sur le fait que deux autres enfants allemands auraient été épargnés. Les cadavres des otages auraient été retrouvés dans les rues de Choukwan, un village à une douzaine de kilomètres de Saada, la grande ville du nord du Yémen. Les capitales concernées n'avaient pas confirmé les décès hier soir.

Ni le rapt ni les assassinats n’ont été revendiqués. Une source gouvernementale à Sanaa, la capitale, avait attribué les enlèvements au groupe armé zaïdite d’Abdel Malek al-Houti, un ancien député entré en rébellion. Les zaïdites sont une secte chiite qui a longtemps régné sur le nord du pays, notamment à l’époque de l’imam, renversé par la révolution de 1962. Les rebelles zaïdites ont nié toute responsabilité. Ils n’ont jamais recouru à ce genre d’actions par le passé, préférant s’attaquer à l’armée, lui infligeant de lourdes pertes en 2005.