Quelle sera l’issue du bras de fer qui se déroule sous nos yeux en Iran ? Deux jours après la réélection officielle de Mahmoud Ahmadinejad, la marée humaine qui s’est mise en marche hier sur les quatre kilomètres de l’avenue centrale de Téhéran - en bravant l’interdiction de manifestation décrétée par le pouvoir - est un nouveau signal de la détermination des partisans de Mir Hossein Moussavi. Le camp du candidat réformateur ne croit pas au verdict des urnes et est prêt à aller jusqu’au bout pour annuler un scrutin dont il maintient qu’il était truqué. La jeunesse, omniprésente dans la rue, ne veut pas voir s’éteindre le vent du changement qui a soufflé ces dernières semaines sur cette élection présidentielle. Historiquement, le défi au pouvoir semble plus décisif encore que celui lancé il y a tout juste dix ans par les étudiants. Le mouvement avait alors été étouffé par une répression brutale. Deux ans plus tard, en 2001, la réélection à la présidence du modéré Mohammad Khatami avait relancé un espoir d’ouverture, rapidement anéanti par la reprise en main politique des conservateurs. Aujourd’hui, les autorités iraniennes ne semblent pas plus disposées qu’hier à céder à la pression et à laisser éclore la «révolution de velours» annoncée par certains. Les coups de feu tirés contre les partisans de Moussavi sont évidemment de mauvais augure et font craindre une escalade de la violence. Les capitales occidentales ne s’y sont pas trompées qui, après une réaction initiale plus qu
EDITORIAL
Décisif
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publié le 16 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 juin 2009 à 6h51)
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