Elle s'appelle Sarah et témoigne de la violence des forces de l'ordre contre les manifestants qui contestent depuis samedi les résultats de la présidentielle iranienne. «Ils ont saccagé puis scellé notre quartier général, j'ai pu entrer à l'intérieur en escaladant la grille, ils avaient tout ruiné, les ordinateurs, les bureaux», témoigne cette jeune militante pro-Moussavi, le candidat réformiste officiellement battu dès le premier tour mais, semble-t-il, réel vainqueur du scrutin.
Malgré les coups de matraques dans le dos et dans le ventre, reçus lors d'une manifestation dans le quartier du ministère de l'Intérieur, Sarah continue son combat. Comme au moins un million d'Iraniens, elle s'est rendue lundi au rassemblement organisé à Téhéran pour soutenir Mir Hossein Moussavi. D'après des Iraniens présents sur place, les rues étaient bondées, du square de l'imam Hossein à la place Azadi, et partout dans les rues adjacentes. «Ça ne s'est jamais vu depuis la Révolution en 1979 !» raconte Farhad, la cinquantaine. La comparaison n'est pas excessive. Comme au début de la Révolution, des cris «Allah Akbar» s'élèvent des toits de Téhéran, tous les soirs à 21 heures. «On ne peut pas les arrêter !» Pendant ce temps, les chaînes d'Etat diffusent en boucle le résultat des élections, région par région, avec Mahmoud Ahmadinejad qui caracole en tête. Reza, un avocat, ne pense pas que les manifestations changeront la donne. D'après lui, le mouvement finira p