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Libération
INTERVIEW

«En Iran, les journalistes exercent dans une zone de guerre»

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Pour Arash Salehi, journaliste iranien, la période de relative liberté d'expression en Iran a laissé place à une atmosphère de terreur.
par Recueilli par Sylvain Mouillard et Arnaud Bertrand
publié le 17 juin 2009 à 16h54
(mis à jour le 17 juin 2009 à 17h44)

Arash Salehi, 31 ans, est un journaliste iranien. Il travaille actuellement à Radio Free Europe, un réseau (radio/internet/tv) basé à Prague. Suite à l'élection d'Ahmadinejad en 2005, il a quitté l'Iran pour venir travailler en France, puis aux Pays-Bas et en République Tchèque.

D'après votre expérience, est-il difficile d'exercer le métier de journaliste en Iran?
En temps normal, on peut écrire ce que l'on veut dans la presse iranienne. Si la télévision d'Etat est une machine de propagande, tout comme certains journaux, l'existence de différentes factions en Iran permet tout de même un pluralisme. Karoubi, par exemple, a son propre journal. Pendant les mandats de Rafsandjani et Khatami, les journalistes avaient la possibilité de critiquer le gouvernement. Cette atmosphère de débat et d'opposition au gouvernement n'est pas un phénomène nouveau. Mais, il n'y a pas de garanties. Aujourd'hui, tu peux être arrêté si tu franchis certaines lignes rouges. Ainsi, il n'est pas sans dangers de critiquer le Guide suprême ou d'écrire sur le programme nucléaire iranien...

Est-il possible aujourd'hui de parler de presse indépendante en Iran?
Avant l'élection, il y a eu une période d'extrême liberté. C'était un moment unique. Ahmadinejad était critiqué dans les médias, il s'est d'ailleurs plaint d'un acharnement à son encontre. Mais à partir de samedi dernier, le gouvernement a durci le ton. Tout a