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Analyse

L’Afrique ne se gouverne plus à l’Elysée

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Pétrole, minerai, ports, bases militaires… La France perd son influence sans redorer son image.
publié le 17 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 17 juin 2009 à 6h51)

Que reste-t-il de la Françafrique? Houphouët, Eyadéma, et maintenant Bongo sont morts. Côté français, Foccart n’est plus, Pasqua est aux fraises, Chirac à la retraite. Les «tontons flingueurs» sentent le sapin ; les Chinois s’accaparent marchés et matières premières; Dubaï chipe un à un les grands ports à Bolloré, qui sont autant de portes d’entrée du continent noir. Les réserves pétrolières du Gabon, du Cameroun et du Congo se tarissent doucement. Et même l’armée française ne cesse de revoir son dispositif à la baisse, fermant les bases les unes après les autres: après la République centrafricaine dans les années 90, ce devrait bientôt être le tour de la Côte-d’Ivoire et peut-être même du Gabon.

Secrets d'alcove. Tout fout le camp, soupirent les rares missi dominici, à l'instar du premier d'entre eux, Robert Bourgi, qui veulent encore faire croire que la grande politique du continent se fait dans les petits secrets d'alcove des palais présidentiels. Comme si la crise au Darfour, le nœud gordien des Grands Lacs ou le cancer somalien, les trois vraies crises du continent, se jouaient à Libreville, Dakar ou Brazzaville…

Mais le système peut-il se résumer aux hommes qui l’ont porté à son plus haut point de sophistication? La Françafrique, ce réseau malsain de collusions et de renvois d’ascenseur politiques, économiques, diplomatiques et militaires, ne se résume pas à des hommes mais à un système d’exploitation et de domination néocoloniales, affirment ses détract