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grand angle

L’Aquila et les urgentistes du patrimoine

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Deux mois après le séisme qui a frappé les Abruzzes, première visite dans les églises endommagées. La France propose son aide aux équipes italiennes, très efficaces sur le terrain.
publié le 17 juin 2009 à 6h53
(mis à jour le 17 juin 2009 à 6h53)

La capitale des Abruzzes a l’odeur et le goût de plâtre, de cette poussière âcre qui flotte dans les airs et assèche la gorge. Deux mois après le tremblement de terre du 6 avril, le silence étouffe toujours le centre historique de L’Aquila, ville morte. Ni chat ni chien, ni même oiseau. Cité muette, rompue par le bruit d’un outil tombé au sol, le cri des hommes, le craquement sinistre d’un dallage affaissé sous les roues d’un camion-grue. 58 000 habitants vivent encore dans des camps de tentes au bleu pâli par le soleil, sur les parkings d’hypermarchés ou dans des hôtels surpeuplés.

Intensité des répliques

Le 3 juin, les autorités italiennes ont permis à une mission française d'entrer dans une église, au sein de la «zone rouge» interdite. La France souhaite en effet «adopter» cet édifice, l'église Santa Maria del Suffragio (Libération du 4 mai). Cette visite, à laquelle nous étions conviés, était entourée d'un luxe de précautions. La veille encore, une secousse de niveau 3 sur l'échelle de Richter avait été enregistrée. Les responsables sont étonnés de la durée et de l'intensité des répliques, qui peuvent se réveler dévastatrices en entraînant l'écroulement des bâtiments fracturés. Tous gardent en mémoire le drame survenu après le séisme de 1997 à Assise, quand deux ingénieurs du patrimoine et deux religieux venus constater les dégâts sont morts dans l'effondrement de la voûte de la basilique.

Au lendemain du séisme, la ministre française de la Culture, Christine Albanel, a demandé à Roch Pa