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Libération
Reportage

Obséquieuses obsèques pour Bongo

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publié le 17 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 17 juin 2009 à 6h51)

La Renault Safrane décoré d'un petit drapeau tricolore vient de se garer devant l'entrée du palais présidentiel de Libreville, où vont avoir lieu les obsèques nationales d'Omar Bongo Ondimba, le président du Gabon, décédé officiellement le 8 juin. La foule regroupée sous une large tente applaudit chaleureusement Jacques Chirac, qui en sort le premier. Mais subitement, des cris et des huées fusent : les mêmes viennent de reconnaître Nicolas Sarkozy, qui sort du véhicule par l'autre portière. «Laissez le Gabon tranquille ! On est un pays souverain ! On ne veut plus de la France !» hurlent des jeunes, agitant un petit drapeau à l'effigie du défunt président gabonais, Omar Bongo, sur lequel on peut lire ces mots : «Merci pour tout.» Un homme lance : «On veut les Chinois !» Venu en visite expresse au Gabon, hier, pour assister aux obsèques d'un dirigeant considéré comme le dernier héraut de la «Françafrique», le chef de l'Etat de l'ex-puissance coloniale - l'homme qui avait promis la rupture - est servi. Le voilà plongé dans les aléas de l'après-Bongo, resté au pouvoir durant quarante et un ans, avec la bénédiction de Paris. Alors qu'en coulisses les grandes manœuvres politiques ont commencé pour sa succession, certains Gabonais accusent la France d'avoir déjà choisi le fils, Ali Bongo, actuel ministre de la Défense. Quelques heures plus tard, après les dépôts de gerbes, les prières œcuméniques et les oraisons funèbres, Sarkozy assure : «La France n