Face aux plus grandes manifestations qu'ait connu l'Iran depuis la révolution islamique de 1979, les puissances occidentales restent bien discrètes. La communauté internationale a choisi de s'en tenir à une prudente bienveillance à l'égard des manifestants iraniens. Par pragmatisme: la plupart des chancelleries souhaitent surtout ne pas rompre les liens avec l'Iran. D'autre part, un soutien ouvert à Moussavi serait un cadeau empoisonné. Explications.
Comment la communauté internationale a-t-elle réagi à la fraude électorale en Iran?
Joe Biden, le vice-président américain, a exprimé dès ce week-end de «vrais doutes» sur la victoire de Mahmoud Ahmadinejad. «Préoccupée», l'Union européenne s'est émue des «irrégularités présumées» au cours du scrutin, et des «violences» qui ont suivi. Dès lundi, Paris et Berlin ont adopté un ton plus dur en convoquant les ambassadeurs iraniens en poste pour dire leur inquiétude.
Le lendemain, Nicolas Sarkozy, depuis le Congo où il assistait aux obsèques d'Omar Bongo, a continué dans la même veine en estimant que l'ampleur de la tricherie était «proportionnelle à la violence de la réaction». Mahmoud Ahmadinejad, de son côté, a pu compter dès dimanche sur son fidèle Hugo Chavez. Mardi, le président iranien sortant est allé en Russie s'assurer du soutien de Moscou et de Pékin. Lors du sommet de l'Organisation de la coopération de Shanghaï, il a obtenu l'assurance que les deux superpui