Le haut clergé chiite est à son tour entré dans la bataille… Après les grands ayatollahs Hossein Ali Montazeri, Nasser Makarem Chirazi et l'ayatollah Asadollah Zanjani, un quatrième haut religieux, l'ayatollah Abdolkarim Moussavi Ardebili, a adressé une injonction au pouvoir islamique lui demandant d'examiner avec soin les plaintes des candidats contestant les résultats de l'élection présidentielle et de rendre un «verdict convaincant». Ces prises de position sont pour le moins inhabituelles, la haute hiérarchie chiite répugnant, sauf lorsque la situation est gravissime, à commenter publiquement les affaires politiques. Ces exhortations ne vont pas jusqu'à demander l'annulation du scrutin et un nouveau vote, comme l'exige Mir Hossein Moussavi, mais elles laissent clairement entendre qu'il y a eu une lourde fraude aux élections.
C'est Montazeri, une des plus hautes autorités spirituelles chiites, qui est allé le plus loin mardi dans sa dénonciation du trucage en décrivant les résultats comme «quelque chose qu'aucun esprit sain ne peut accepter».«Malheureusement cette excellente opportunité [de l'élection, ndlr] a été utilisée de la pire façon qui soit», écrit le religieux, qui fut pressenti pour succéder à l'imam Khomeiny avant d'être écarté du pouvoir et longtemps assigné à résidence.
Manipulation. Jour après jour, de nouveaux éléments témoignent de l'ampleur de la manipulation. Selon des informations recueillies par Lib